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Le séminaire des cadres, mis en place par le groupe "Réunilang", a réuni pour une journée de réflexion sur les enjeux de l’approche plurilingue dans le contexte multilingue de La Réunion, des chefs d’établissement, des inspecteurs du premier et du second degré de l'ensemble des disciplines, des enseignants, le CASNAV, Canopé Réunion, etc.
Étaient également présents pour accompagner les travaux menés en ateliers, Isabelle Leguy, inspectrice générale de Langues vivantes étrangères, Yves Bernabé, inspecteur général de Langues vivantes régionales. Laurent Gajo, chercheur universitaire à Genève, dans les domaines du plurilinguisme, didactique du plurilinguisme, enseignement bilingue, français langue étrangère, est intervenu en visioconférence.
Pour la rectrice de l'académie, Chantal Manès Bonnisseau, l'objectif du séminaire sur le Plurilinguisme à La Réunion est d'associer les cadres et des experts de l'Inspection générale et des universitaires dans une réflexion collective sur la politique adaptée à notre contexte spécifique. Le travail mené permettra de répondre à trois enjeux :
- Le premier enjeu est celui de la réussite des élèves : accueillir les élèves dans leur langue première, c'est leur donner confiance. C'est ensuite leur faire prendre conscience, par une pédagogie adaptée et de bons gestes professionnels, qu'ils sont dans une situation de bilinguisme. Ils parlent créole et ils parlent français, et doivent donc apprendre à parler chacune de ces langues sans les mélanger, de manière à ce qu'ils soient bien à l'école, qu'ils apprécient et soient fiers de la culture qu'ils incarnent et dans laquelle ils vivent. Une politique des langues construite et lisible est donc la condition première d'une bonne réussite des élèves.
- Le deuxième enjeu est celui de la maîtrise du français et de la lutte contre l'illettrisme : l'académie est encore trop caractérisée par un taux important d'élèves qui arrivent en sixième sans maîtriser la lecture (plus d'un élève sur 4) et par un nombre d'adultes illettrés très nettement supérieur au national. Les études montrent que la lutte contre ce fléau passe par une prise en compte adaptée de la langue parlée à la maison et par la construction progressive d'une conscience du fonctionnement de la langue française et de la langue créole : cela passe par un travail sur les parcours de langues. Il s'avère indispensable de construire des parcours plurilingues dans le contexte majoritairement créolophone, afin que les élèves développent des compétences linguistiques solides leur permettant de maîtriser leur langue première et la langue de scolarisation qui est le français.
- Le troisième enjeu est celui d'une ouverture au monde et de rayonnement de l'académie dans la zone océan Indien et plus largement au niveau européen. La place de La Réunion comme représentant avancé de la France dans l'océan Indien implique également que les élèves soient plus mobiles, que les enseignants aient l'occasion de porter leur expertise à l'étranger et puissent ramener des expériences qui enrichissent leurs enseignement à La Réunion. La maîtrise des langues étrangères, à commencer par l'anglais est un préalable à la capacité à découvrir et s'adapter au monde.
Mise à jour : mai 2022