L’école Michel Debré, située à Saint-Pierre, fait partie du réseau d’éducation prioritaire renforcée (REP+) rattaché au collège de Terre Sainte. Elle accueille des élèves issus de familles appartenant pour la plupart à des milieux défavorisés.

C’est cette école qui a été choisie pour la signature, par la rectrice Chantal Manès-Bonnisseau et le maire Michel Fontaine, de la convention de partenariat entre l’académie et Saint-Pierre pour la mise en place d’un petit-déjeuner à l’école : 2862 élèves de la commune bénéficient maintenant d’un petit-déjeuner à l’école. À raison d’une distribution hebdomadaire, étalée sur 14 semaines cela représente, jusqu’en décembre, 40 068 petits-déjeuners pour un budget financé par l’éducation nationale à hauteur de 80 136 €. Saint-Pierre fait désormais partie des quatre communes ayant signé une convention « Petits déjeuners », avec Saint-Louis, Entre-deux et Saint Philippe. À ce jour dans l’académie, ce sont 5981 élèves de 42 écoles qui bénéficient de cette mesure.

La rectrice était accompagnée par la doyenne des inspecteurs généraux, Caroline Pascal, qui a pu à cette occasion constater le travail pédagogique réalisé en classe pour accompagner ce dispositif. En effet, au-delà de la réduction des inégalités dues à la pauvreté, le projet « petit-déjeuner » sur la commune de Saint-Pierre, ciblé sur la maternelle, a pour objectif le développement de la langue orale (vocabulaire et syntaxe) avec, dans un premier temps, la prise de conscience des besoins fondamentaux (faim et soif), des préférences alimentaires, des textures, des saveurs pour aller dans un deuxième temps vers l’identification des éléments constitutifs du petit déjeuner, la classification des aliments et les premières notions d'équilibre alimentaire et d'éducation au développement durable (éviter le gaspillage).

Un parcours d’éducation à la santé et à la nutrition se construit sur le long terme en tissant une relation de confiance avec les parents, partenaires essentiels, qui seront impliqués dans la distribution des petits-déjeuners tous les vendredis dans les écoles. Ce parcours se construit grâce à l’investissement de la mairie de Saint-Pierre qui a installé une commission spécifique : service restauration, directeurs d’écoles, parents d'élèves et ATSEM, afin de veiller à l’organisation et à la composition des menus des petits-déjeuners et qui a associé pleinement la bibliothèque municipale à ce projet en développant le prêt de livres sur le thème de l'équilibre alimentaire.

L’opération « petit-déjeuner » dans les écoles prioritaires est l’une des mesures inscrites dans la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Ce dispositif vise à réduire les inégalités alimentaires pour le premier repas de la journée, car elles conduisent à des inégalités dans les apprentissages. or, en moyenne à l'école, un peu plus de trois élèves par classe du CP au CM2 arrivent à l'école le ventre vide. Il ne s'agit pas de se substituer aux parents, mais de travailler avec eux dans l'acquisition de bonnes habitudes alimentaires.

La dimension pédagogique et éducative est au cœur du projet. À ce titre la distribution de petits-déjeuners est assortie systématiquement d'un projet d'éducation à l'alimentation qui peut être développé selon les axes suivants :

1. Éducation nutritionnelle

2. Éducation au développement durable

3. Éducation sensorielle.

La dimension sociale est également essentielle, le partage d’un petit-déjeuner à l’école est bénéfique, pour la nutrition bien sûr, l’éducation au goût et à la citoyenneté, mais aussi tout simplement pour le plaisir de vivre ensemble. C'est un moment convivial qui aide à la socialisation des enfants.